L'orphelinat

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L'orphelinat

Messagepar Big-cow » 07 Avr 2008, 16:36

Vu samedi dernier, un petit film d'horreur hispanique pas mal du tout : étant assez pressé, je me contenterais de recopier bêtement la critique qui figure sur mon blog, en étant désolé de ne pas avoir le temps de l'abréger.

L'orphelinat raconte l'histoire de Laura, qui a passé son enfance dans un orphelinat avec cinq autres enfants, jusqu'à son adoption. A 37 ans, elle rachète l'orphelinat alors inutilisé, s'y installe avec son mari Carlos et son fils adoptif Simon, et s'emploie à le transformer en centre pour enfants handicapés. Or, Simon se met à s'imaginer un ami imaginaire, un dénommé Tomas, jusqu'à ce qu'il disparaisse mystérieusement, après avoir prétendu être allé dans la maison de Tomas.

Ayant adoré le formidable Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, qui produit par ailleurs L'orphelinat, j'ai décidé, tant qu'à faire, de me pencher un peu plus sur le cinéma fantastico-horrifique espagnol avec ce film dont j'avais entendu d'assez bonnes critiques. Et à vrai dire, L'orphelinat est une réussite. Oh, on est très loin de la merveille qu'était le Labyrinthe de Pan, et on est même très très loin d'aboutir ici à un chef-d'oeuvre, mais il y a dans L'orphelinat des qualités indéniables : si j'ai trouvé l'ensemble réellement bourré de défauts, trois grandes qualités qui à elles seules font basculer l'ensemble dans le très positif.

La première de ces qualités, c'est que L'orphelinat est particulièrement angoissant. Certes, on atteint pas les sommets de terreur du Projet Blair Witch et du Halloween de Carpenter, mais cela faisait tout de même longtemps que je n'avais pas été effrayé à ce point, jusqu'à bondir une ou deux fois de mon siège. Le film est d'autant plus angoissant que l'ensemble de celui-ci est placé sous cette pression permanente, se permettant quelques baisses de tension pour mieux réattaquer ensuite.

La terreur que le réalisateur parvient à instiguer chez le spectateur est d'autant plus réussie que, et c'est là la seconde grosse qualité du film, elle est amenée avec beaucoup de finesse. Si Bayona a malheureusement tendance à en montrer parfois de trop, par deux ou trois fois, en nous dévoilant des visages ou des corps qu'il avait volontairement caché auparavant pour faire monter la tension, l'ensemble reste globalement très fin et très réussi : et effectivement, aucun effet ouvertement fantastique n'aura lieu pendant le film, pas d'effets spéciaux ou presque (mais il s'agira alors surtout de flashbacks et de rêve), alors que le réalisateur se concentrera sur des ficelles certes assez grosses et connues mais néaumoins diaboliquement efficaces : portes qui claquent et qui grincent, silhouettes aperçues au bout d'un couloir, masques, craquements, grincements, objets qui tombent. Les objets en général ont une place très importante dans le film de Bayona, alors que de nombreuses figures récurentes y reviennent souvent : une pile de coquillages, une petite clef, une pelle, une poupée, un masque à boutons, un médaillon porte-bonheur, et de nombreux autres encore. La concentration de l'intrigue autour de ces objets n'est pas sans rajouter du charme à l'ensemble, et permet également de rendre son intrigue plus angoissante encore.

Troisième grande qualité de L'orphelinat : sa dernière partie, mêlant fantastique et folie alors que l'on sent que la mère perd progressivement prise avec la réalité. Cette partie commence par ailleurs avec une séquence de médium à la mise en scène très réussie, scène très tendue et par ailleurs bien angoissante ; et si l'on excepte les cinq dernières minutes du film qui forme un final indigne des presque deux heures qui ont précédées, toute cette partie est particulièrement brillante, atteignant des sommets dans l'angoisse, la tension et l'efficacité.

Certes, à côté de ces trois grandes qualités, L'orphelinat accumule les défauts et les imperfections : la mise en scène ne révèle aucune réelle innovation, le scénario est simpliste, la fin ratée (même si pas loin d'être très réussie), certains évènements en trop viennent gâcher l'ambiance du film, la musique est plate, et j'en passe. Mais néaumoins, L'orphelinat, par ces trois seules grandes qualités, se veut très efficace, et laisse un excellent souvenir. Un film à voir.
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